Le titre de cette œuvre est un renversement syntaxique du terme anglais « Billboard » qui signifie
« panneau publicitaire » en « Board of Bills » signifiant « panneau des dettes ». Pour son intervention à Thuin, Jonathan Sullam s’est inspiré des obélisques sur lesquelles les égyptiens gravaient des codes civiques, c’est-à-dire la manière dont il fallait se comporter dans l’espace public. Selon l’artiste, le panneau publicitaire actuel n’est pas vraiment différent si ce n’est qu’il n’offre plus une lecture du code mais impose des codes à travers une forme imagée
Installation sculpturale à échelle réduite évoquant les panneaux publicitaires des grandes routes américaines, le panneau n’affiche pourtant ici aucune publicité. La fonction de la structure n’est plus de soutenir une image mais d’être une image. Entièrement réalisé en poli-miroir, le panneau publicitaire reflète la vallée de la Sambre et la recouvre. Il devient à son tour paysage.
Très souvent associé à la poésie, le paysage relève d’une philosophie contemplative. Dans l’histoire de l’art, il a toujours été un prétexte à l’extériorisation symbolique d’un état d’âme. Le panneau central de l’installation rappelle une série de contes dans lesquels le miroir reflète, sans duperie, certains aspects de notre univers intérieur et sa profondeur. Dans l’œuvre de Jonathan Sullam, le miroir reflète un paysage légèrement flou laissé à l’interprétation du regardeur et se place sur un support publicitaire dont la fonction est de séduire et de révéler nos désirs intimes.
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